Le village d'hier et d'aujourd'hui
Histoire de la léproserie de Vernou
La commune de Vernou-la Celle sur Seine posséda une léproserie créée pour soigner les lépreux au retour des croisades.
De nos jours, la lèpre a disparu en France. Mais au Moyen-Âge, elle sévissait en Europe. Au cours du XIIe siècle, afin d’isoler et de réduire la souffrance des malades, des religieux prirent la décision de construire des léproseries, appelées aussi maladreries. À Vernou, ancien siège de prévôté , dont la juridiction s'étendait sur plusieurs paroisses voisines fut construite une léproserie desservie par les Hospitaliers de Saint-Lazare. Fondés sous le règne de Louis VII,
L’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem tire son nom d’une léproserie dédiée à saint Lazare, située hors les murs de Jérusalem, entre la tour de Tancrède (ou tour de David) et la Porte de Saint Étienne. Selon la tradition de l’Ordre, la léproserie était tenue par des moines Arméniens qui suivaient la règle de saint Basile.
Nous lisons dans Gallia Christiania qu'en 1176, Guy des Noyers, archevêque de Sens, fonde une chapelle dans la maladrerie de Vernou. Quant aux sanctuaires de Saint-Fortuné et de Saint-Leu ou Saint-Loup, l'un se trouvait près de la Thurelle, où il existe encore une statue du saint, dans une niche, I'autre sur la route allant de Vernou à Machault. Ce dernier était contigu à la maladrerie ou léproserie de Saint-Loup, hôpital qui fut vraisemblablement créé à Vernou, comme en maints endroits, pour les lépreux au retour des Croisades. La maladrerie de Saint-Loup possédait des terres, comme le stipule une déclaration des biens fonciers qui lui appartenaient à la date du 27 octobre 1586 .
Avec le temps, la maladrerie et la chapelle tombèrent en ruines et, comme ces ruines étaient situées à l'écart, I'imagination des paysans, quelque peu superstitieux, ne tarda pas à se donner libre carrière pour inventer des histoires d'apparition du diable et de revenants.
Contexte historique : Au début du XIIIe siècle, le testament du roi Louis VIII le Lion dénombre 2 000 léproseries dans le Royaume de France, c'est-à-dire sur un territoire plus restreint que celui de la France moderne. On les trouvait au bord des routes et leurs chapelles étaient souvent dédiées à saint Lazare ou à Marie-Madeleine, Il faut noter que les léproseries sont construites au bord des routes principales avec un accès direct aux passants. Elles bénéficient de privilèges de foire c’est-à-dire qu’elles peuvent ouvrir un marché exonéré de taxes.