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Garder la mémoire du passé : un devoir pour Vernou-la-Celle

La mémoire du passé est une richesse inestimable, particulièrement dans un village comme Vernou-la-Celle, où chaque rue, chaque pierre, chaque coin de nature porte les traces de notre histoire. Préserver cette mémoire, c’est s’assurer que les générations futures comprennent d’où elles viennent et qu’elles continuent à s’inscrire dans le récit collectif de notre communauté.

Une histoire multimillénaire : des origines à l’époque gauloise

L’histoire de Vernou-la-Celle remonte à plus de 400 000 ans, comme en témoigne la carrière de tuf, un site exceptionnel qui atteste d’une occupation humaine dès l’époque de l’Homo heidelbergensis, de nouveaux groupes humains arrivent avec des outils plus complexes, tels que les bifaces caractéristiques de la culture acheuléenne. Ces nouveaux occupants, attribués à Homo heidelbergensis, semblent s’adapter à des environnements variés avec des outils plus élaborés, marquant une avancée technique significative.

Au cours des périodes glaciaires, le nord-ouest de l’Europe est périodiquement dépeuplé, mais des sites comme Vernou-la-Celle témoignent d’une occupation humaine lors des périodes plus favorables. Des vestiges tels que des silex taillés et des ossements d'animaux permettent de reconstituer le mode de vie de ces premiers habitants.

L’histoire plus récente s’inscrit dans un héritage gaulois, notamment celui des Sénons, un des peuples celtiques qui occupaient la région du Sénonais. Leur capitale, Agedincum (aujourd’hui Sens), a donné son nom à cette région. Leur influence s’étendait bien au-delà de la Gaule, comme en témoigne la ville de Senigallia en Italie, rappelant leur incursion en Italie du Nord et le sac de Rome en 390 av. J.-C.

Même aujourd’hui, les racines celtiques de notre village se reflètent dans les noms de lieux. Le nom même de Vernou tire son origine de la langue celtique, où verno signifie "aulne", un arbre autrefois très présent dans les zones humides environnantes.

Une histoire plus récente : la vallée des moulins

La vallée des moulins, située entre La Grande-Paroisse et Vernou-la-Celle-sur-Seine, abritait des moulins répartis sur les deux communes. Le plus ancien, le moulin de la Basse Roche, date du XIe siècle.

Le ru Flavien, aménagé au Moyen Âge, permettait de faire tourner sept moulins, d'amont en aval :

Le moulin de Marangis

Deux moulins situés à La Roche : le grand moulin de la Basse Roche et le petit moulin (transformé)

Le moulin du Pré

Le moulin du Bois

Le moulin de l'Église (anciennement du Perrier)

Le moulin des Serpes (ou Cerfs)

Un autre moulin à eau, le moulin de Nanchon, utilisait une autre source, et un moulin à vent était installé à La Thurelle.

Ces moulins ont été exploités pendant des siècles, malgré des périodes troublées comme la Guerre

de Cent Ans (1350-1450), où la vallée semble avoir été dévastée. Dès le XIIIe siècle, les chartes mentionnent les moulins de La Roche, les plus anciens de la vallée.

Le Chapitre de Notre-Dame de Paris possédait ces moulins, qu’il exploitait directement ou via des tenures. En 1791, après la Révolution, ils furent vendus comme biens nationaux. Ces moulins ont fonctionné jusqu’à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle, témoins de siècles de dur labeur.

Architecture et patrimoine

Vernou-la-Celle regorge également de richesses architecturales :

Château d'Argeville : parc, communs, clôture, porte d'accès à la ferme, portail d'entrée.

Château de Graville (fin XVIe/début XVIIe, remanié en 1863) : logis rectangulaire flanqué de tours et de pavillons d'angle, façade Henri IV, cheminées ornées de statues et de portraits.

Château de Beaurepaire : façades et toitures, dépendances, colombier, portail d’entrée.

Monument aux morts (1972) par Philippe Bayonne et Michel Deverne.

Du côté religieux :

Église Saint-Fortuné de Vernou : vaste édifice rectangulaire (XIIIe-XVIe siècles), portail Renaissance (1550), clocher à quatre pignons, vitraux du XVIe siècle, reliquaire de Saint Fortuné.

Église Saint-Pierre-aux-Liens de La Celle : nef lambrissée (XIIe siècle), chœur voûté d’ogives (XVe siècle), vitraux du XIIIe et XVIe siècles.

Fontaine Saint-Fortuné : ornée d’une statue du saint.

Faire vivre notre mémoire commune :

Nous lançons un appel à tous les habitants et passionnés d’histoire : nous recherchons tous documents, photos, textes, films, enregistrements audio ou cartes postales se rapportant à Vernou-la-Celle et à son histoire. Ces précieux témoignages permettront de nourrir nos archives, de mieux comprendre notre passé et de le transmettre aux générations futures.

Pour toute contribution ou information, vous pouvez nous contacter :

Par e-mail : comm.vernou@gmail.com

Par téléphone : 01 60 74 56 80 (standard de la mairie).

Ensemble, faisons vivre la mémoire de Vernou-la-Celle et transmettons-la à nos descendants.

Eric Saint-Sébastien